jeudi 19 juin 2014

Mémoire de Guerre

Les commémorations souvenir de la guerre 39/45 ont été célébrées avec beaucoup d'émotions à CARANTEC.

Yvonne de Gaulle a résidé à Carantec avec ses enfants avant de se rendre en Angleterre à Londres où le Général de Gaulle prononcera son appel à la Résistance le 18 Juin 1940.

Qui se souvient des 33 évasions clandestines par mer, depuis la baie de Morlaix ? C'était au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, de 1940 à 1944. Plus de 200 hommes ont fui vers l'Angleterre. Une génération plus tard, il ne reste plus que deux témoins directs, à Morlaix et Locquénolé.

Il est parti de Locquénolé, la nuit du 2 juillet 1940. Il est revenu à Locquénolé, le 15 août 1945. Il vit toujours à Locquénolé, 74 ans après. Louis Le Saout, deux enfants, quatre petits-enfants, 89 ans au compteur, raconte toujours pudiquement la même histoire. Cette Seconde Guerre mondiale à laquelle il a participé, malgré lui, à quinze ans à peine. « On vivait à trois à la maison, ma mère, mon frère jumeau et moi. Mon père, marin de commerce, avait été réquisitionné dès le début de la guerre. Il a été tué en mai 1940, lors d'un torpillage dans le golfe de Gascogne. C'était dur pour maman. Elle avait peur pour Jean et moi. Elle a préféré nous savoir en Angleterre qu'à la maison. Départ de nuit du Pont de la Corde. Cette nuit du 2 juillet 1940, Louis et Jean Le Saout font précipitamment une valise. « Une voiture nous a emmenés, avec notre copain de classe, Maurice Guengant, jusqu'au Pont de la Corde. Tout était organisé pour nous. Je ne me posais pas trop de questions ». Les jumeaux s'entassent, avec 26 autres hommes et un skipper, sur le « Pourquoi Pas » (lire ci-contre). La nuit est noire. Le voyage durera 24 heures, par très gros temps. Groggy, le groupe débarque, malgré tout, sans encombres à Falsmouth. « Il y a eu un tri. Les Anglais ont fait leur enquête. Mon frère et moi, on a été envoyés à Londres, puis en Cornouailles anglaise, dans un camp scout ». Logés, nourris, les frères suivent les instructions. « À 15 ans, on ne se casse pas trop la tête. On faisait ce que l'on avait à faire ».À Locquénolé, la maman des jumeaux, Marie Nédellec, n'a plus de nouvelles directes de ses garçons. « Après le camp scout, on a eu des cours d'anglais intensifs pendant deux mois dans un château. Et puis, on nous a séparés. Jean est devenu canonnier sur un cargo qui faisait la corne de l'Afrique. Moi, j'ai embarqué sur le bateau La Moqueuse, pour escorter les bateaux de commerce, de Belfast jusqu'au Liban. On ne s'est croisés qu'une fois en quatre ans. Quant à ma mère, je n'ai pu lui envoyer un courrier qu'après le débarquement de Normandie... » Croix de Lorraine (symbole de la France libre) à la vareuse et calot à pompon, le jeune Maurice Le Gall passera les trois années qui suivent, sur deux autres navires, à assurer le transport de troupes. Sans accidents majeurs. « À part, peut-être, ce jour du 6 avril 1945 », concède-t-il. Embarqué depuis six mois sur le Cuba, le Locquénolésien assurait des allers-retours entre la France et l'Angleterre. Ce jour-là, le bateau revenait à vide, après avoir déposé 3.000 soldats américains.

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